Les médicaments contre l’obésité, tels que le Wegovy et l’Ozempic, connaissent une popularité croissante. Initialement conçus pour traiter le diabète de type 2, ces analogues du GLP-1 (peptide-1 de type glucagon) pourraient révolutionner le champ médical grâce à des effets bénéfiques inattendus. Une étude publiée le 20 janvier 2025 dans la revue Nature Medicine a cartographié leur impact sur 175 maladies, ouvrant la voie à des applications thérapeutiques plus larges.
Une révolution au-delà du traitement de l'obésité et du diabète
Selon les chercheurs de l’Université de Washington, qui ont analysé les dossiers médicaux de près de 2 millions d’anciens combattants américains, ces médicaments sont associés à une réduction du risque pour 42 maladies. Parmi elles, des maladies cardiovasculaires comme l’insuffisance cardiaque, la thrombose ou l’hypertension artérielle, mais aussi des affections respiratoires telles que la BPCO et l’embolie pulmonaire. Plus surprenant encore, ces médicaments semblent également réduire les risques neurologiques, notamment ceux liés à la démence, la schizophrénie, ou même la toxicomanie.
Le Dr Ziyad Al-Aly, auteur principal de l’étude, explique que ces résultats pourraient s’expliquer par les effets anti-inflammatoires et la perte de poids qu’ils induisent. « Ces médicaments agissent sur des récepteurs situés dans des zones cérébrales clés, ce qui pourrait expliquer leur efficacité dans le contrôle des troubles de l’appétit et des dépendances », souligne-t-il.
Des effets secondaires préoccupants : une balance bénéfices-risques à évaluer
Si les médicaments GLP-1 promettent des avancées majeures, ils ne sont pas sans risques. L’étude identifie 19 maladies pour lesquelles ces traitements augmentent le risque, notamment des troubles gastro-intestinaux, des douleurs articulaires, des cas d’hypotension et, plus inquiétant encore, des atteintes au pancréas et aux reins, comme la pancréatite. « Bien que ces effets indésirables soient rares, ils peuvent être très graves », avertit le Dr Al-Aly.
Ces découvertes soulignent l’importance d’une surveillance accrue pour les patients traités par ces médicaments. Les chercheurs insistent sur la nécessité de réserver ces traitements aux personnes réellement atteintes d’obésité ou de diabète, en excluant les usages détournés visant uniquement à perdre du poids pour des raisons esthétiques.
Une avancée prometteuse, mais pas encore une solution miracle
Bien que cette étude confirme l’efficacité des médicaments GLP-1 dans la prévention et le traitement de certaines maladies graves, leur généralisation reste limitée par des questions de coûts, d’accessibilité et d’effets secondaires. Ces traitements ne sont pas une panacée, mais ils ouvrent des perspectives intéressantes, notamment pour des pathologies comme la démence ou l’Alzheimer, où les options thérapeutiques restent rares.
Le Dr Al-Aly résume l’enjeu : « Ces médicaments offrent une opportunité sans précédent d’améliorer la santé publique, mais ils nécessitent une utilisation prudente et rigoureusement encadrée. » Pour maximiser leurs bénéfices, les experts soulignent l’importance d’un suivi médical rigoureux et d’un accompagnement à long terme, incluant des changements de mode de vie. En conclusion, les analogues du GLP-1 illustrent le potentiel des avancées médicales modernes, tout en rappelant que chaque solution comporte ses limites et ses précautions. Cette étude, pionnière dans son approche globale, marque un jalon important pour le traitement de l’obésité et au-delà.