Le 25 novembre 2024, à New York, Towana Looney a soumis une greffe révolutionnaire : une rêne provenant d’un porc génétiquement modifié. Aujourd’hui, après 64 jours sans complications majeures, la patiente âgée de 53 ans continue de vivre normalement, battant un record mondial. « Je suis une superwoman », a-t-elle déclaré avec humour à l’agence AP News. Jusqu’ici, aucun patient ayant reçu un organe d’origine porcine n’avait survécu plus de deux mois.
La réussite de cette greffe est le fruit du travail acharné de l’équipe dirigée par le Dr Robert Montgomery, directeur de l’Institut de transplantation Langone à l’Université de New York. « Son rein fonctionne absolument normalement », at-il expliqué, précisant que Towana Looney pourrait bientôt regagner son domicile en Alabama.
Un parcours semé d’embûches
Diagnostiqué d’une insuffisance rénale chronique il y a huit ans, Towana Looney avait perdu un frein en 1999 après avoir fait don à sa mère. Elle s’est retrouvée en liste d’attente pour une greffe pendant des années, une situation malheureusement partagée par des milliers d’Américains. L’opération a été rendue possible grâce à un porc génétiquement modifié, porteur de caractéristiques caractéristiques des risques de rejet. « Si vous la croisiez dans la rue, vous ne pourriez pas deviner qu’elle est la seule personne au monde à vivre avec un rein porcin fonctionnel », a souligné le Dr Montgomery, tout en notant que des signes subtils de rejet détectés trois semaines après la greffe ont été maîtrisés avec succès.
Les xénogreffes : un espoir pour des milliers de patients
Les xénogreffes, ou greffes d’organes animaux chez l’humain, sont au cœur des recherches médicales depuis des décennies. Aux États-Unis, environ 100 000 patients attendent une greffe, et des milliers meurent chaque année faute d’un organe disponible. Les porcs génétiquement modifiés offrent une solution potentielle pour répondre à cette demande critique. Cependant, cette percée reste expérimentale, et les médecins avancent avec prudence. « Nous ignorons quels seront les défis à venir car nous n’avons jamais atteint un tel niveau de succès », a admis le Dr Montgomery.
Cette avancée scientifique ouvre de nouvelles perspectives tout en soulevant des questions éthiques et pratiques. Si la prouesse réalisée sur Towana Looney s’avère durable, elle pourrait marquer le début d’une révolution dans le traitement des maladies chroniques et la gestion des carences d’organes. Pour l’heure, la patiente incarne l’espoir de millions de malades à travers le monde, devenant, comme elle aime le dire, une véritable « superwoman ».