Voiture, train, bus, avion ou bateau… Quel que soit le moyen de transport, une part importante de la population redoute les trajets pour une raison bien précise : les maux de transport. Nausées, vertiges, sueurs froides, voire vomissements… Ces symptômes, communément regroupés sous le nom de « cinétose » ou « mal des transports », touchent environ 30 % des adultes et jusqu’à 70 % des enfants. Bien que bénins dans la plupart des cas, ils peuvent transformer une simple promenade ou un trajet de vacances en véritable calvaire. Pourquoi certaines personnes y sont-elles plus sensibles que d’autres ? Et surtout, quelles sont les solutions – naturelles ou médicales – pour les prévenir et les soulager ?
Comprendre les mécanismes du mal des transports : un conflit sensoriel
Le mal des transports est une réaction physiologique à un conflit sensoriel entre ce que voit l’œil, ce que perçoit l’oreille interne (organe de l’équilibre) et ce que ressent le corps. En voiture, par exemple, vos yeux fixent l’intérieur immobile de l’habitacle, tandis que votre oreille interne capte les mouvements, virages et accélérations. Résultat : le cerveau reçoit des signaux contradictoires, qu’il interprète comme un dysfonctionnement, déclenchant une cascade de réactions – nausées, transpiration, pâleur, fatigue ou vomissements.
Certains profils y sont plus exposés : les enfants entre 2 et 12 ans (dont le système vestibulaire est en développement), les femmes (notamment enceintes), les personnes anxieuses ou migraineuses, et celles ayant des antécédents de troubles ORL. Paradoxalement, les conducteurs sont rarement touchés, car leur cerveau anticipe les mouvements. À noter aussi que l’avion et le bateau génèrent plus fréquemment ces symptômes, du fait de leur environnement fermé et des mouvements moins prévisibles. Cette cinétose n’est pas une maladie, mais une réaction normale à une situation inhabituelle, à laquelle certains cerveaux s’adaptent moins bien que d’autres.
Prévenir et soulager : les bons gestes avant et pendant le trajet
Heureusement, il existe de nombreuses façons de limiter ou d’éviter le mal des transports. La première stratégie repose sur l’anticipation. Avant le départ, il est conseillé d’avoir l’estomac ni vide ni trop plein : un repas léger, pauvre en graisses et riche en glucides complexes (comme du riz ou du pain complet) est recommandé. Les aliments épicés, les produits laitiers ou l’alcool sont à éviter. Des plantes comme le gingembre – en infusion, comprimé ou bonbon – peuvent aider à prévenir les nausées. L’acupression (bracelets Sea Band), les huiles essentielles (notamment de menthe poivrée) ou l’homéopathie font partie des solutions naturelles souvent plébiscitées.
Pendant le trajet, le placement est crucial. En voiture, asseyez-vous à l’avant. En bateau, préférez le centre du pont. En avion, choisissez une place près des ailes. Dans tous les cas, il est recommandé de regarder à l’horizon, d’éviter de lire ou d’utiliser un écran, et de ventiler régulièrement l’espace. Dormir, discuter ou écouter de la musique peuvent détourner l’attention des sensations désagréables. En cas de symptômes persistants, les médicaments antiémétiques (comme la méclozine ou la dimenhydrinate) prescrits par un médecin sont efficaces. Attention toutefois à leurs effets secondaires, notamment la somnolence.
Le mal des transports, bien qu’inhérent à notre mode de vie moderne, n’est pas une fatalité. Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes sensoriels impliqués et à des solutions adaptées à chaque profil, il est possible de reprendre la route, la mer ou les airs sans appréhension. Entre méthodes naturelles, hygiène de vie et traitements ciblés, chacun peut trouver une réponse sur-mesure pour voyager plus sereinement. À l’heure où la mobilité est essentielle dans nos vies personnelles et professionnelles, soulager les maux de transport devient un enjeu de confort… mais aussi de santé publique.