Elles se déposent discrètement sur les épaules, souvent à notre insu, et deviennent vite source d’inconfort ou de gêne. Les pellicules, ces petites particules blanchâtres ou jaunâtres issues du cuir chevelu, touchent près d’une personne sur deux à un moment de sa vie. Longtemps considérées comme un simple problème d’hygiène, elles sont aujourd’hui reconnues comme un déséquilibre du cuir chevelu, multifactoriel et souvent chronique.
Loin d’être un simple désagrément esthétique, les pellicules peuvent s’accompagner de démangeaisons, d’irritations, voire de chutes de cheveux lorsqu’elles ne sont pas traitées correctement. Entre les causes biologiques, les facteurs de stress, l’alimentation ou l’usage inadapté de produits capillaires, les raisons de leur apparition sont multiples.
Mais qu’est-ce qui provoque réellement ces flocons indésirables ? Et surtout, comment les traiter durablement sans agresser le cuir chevelu ? Cet article fait le point sur les causes, les traitements et les bons réflexes pour dire adieu (ou du moins au revoir) aux pellicules.
Comprendre les pellicules : origines, types et mécanismes
Une cause biologique avant tout
Le cuir chevelu, comme le reste de la peau, se régénère naturellement : les cellules mortes se détachent pour laisser place à de nouvelles. Mais chez certaines personnes, ce processus s’accélère anormalement. Au lieu d’un renouvellement cellulaire de 28 jours, il peut se réduire à 7 ou 10 jours, provoquant une accumulation de cellules mortes à la surface du cuir chevelu.
La cause principale de ce dérèglement s’appelle Malassezia globosa, un microchampignon naturellement présent sur la peau. Lorsqu’il prolifère excessivement, il déclenche une inflammation du cuir chevelu et stimule la production de sébum. Cette combinaison favorise la formation de pellicules.
Selon les dermatologues, il existe deux types de pellicules :
Les pellicules sèches, fines et blanches, qui tombent facilement sur les épaules. Elles sont souvent liées à un cuir chevelu sec, au stress ou à des lavages trop fréquents.
Les pellicules grasses, plus épaisses et jaunâtres, qui adhèrent au cuir chevelu. Elles proviennent d’un excès de sébum et peuvent s’accompagner de démangeaisons ou de rougeurs.
Dans les cas les plus sévères, on parle de dermatite séborrhéique, une affection cutanée nécessitant un traitement médical spécifique.
Des facteurs aggravants multiples
Plusieurs éléments du quotidien peuvent aggraver ou déclencher l’apparition des pellicules :
Le stress, véritable catalyseur du déséquilibre du cuir chevelu.
Les changements hormonaux, notamment à l’adolescence ou à certaines périodes de la vie.
Une alimentation déséquilibrée, pauvre en zinc, vitamines B et acides gras essentiels.
Le climat, surtout le froid et les atmosphères sèches, qui fragilisent la peau.
Les produits capillaires trop agressifs : shampooings contenant des sulfates ou des silicones qui étouffent le cuir chevelu.
Les professionnels de santé insistent sur un point : les pellicules ne sont pas contagieuses, ni signe d’un manque d’hygiène. Elles traduisent simplement un déséquilibre cutané, qu’il faut apprendre à réguler.
Traiter les pellicules : entre remèdes naturels, traitements dermatologiques et prévention
Les shampooings antipelliculaires : une première ligne de défense
Le traitement des pellicules commence presque toujours par un shampooing adapté. Ces produits contiennent des principes actifs antifongiques, kératolytiques ou apaisants. Parmi les plus efficaces, on retrouve :
Le zinc pyrithione, qui freine la prolifération du champignon Malassezia.
Le sulfure de sélénium, aux propriétés antifongiques et sébo-régulatrices.
Le kétoconazole, un antifongique puissant souvent prescrit dans les cas sévères.
L’acide salicylique, qui aide à éliminer les cellules mortes.
L’efficacité dépend de la régularité : un shampooing antipelliculaire doit être utilisé au moins deux fois par semaine pendant plusieurs semaines. Puis, une alternance avec un shampooing doux permet de maintenir l’équilibre sans irriter le cuir chevelu.
Les alternatives naturelles : une approche douce et préventive
Pour ceux qui préfèrent les méthodes naturelles, plusieurs remèdes peuvent soulager les symptômes :
L’huile essentielle de tea tree (arbre à thé), réputée pour ses vertus antifongiques.
L’huile de coco, qui nourrit le cuir chevelu tout en limitant la prolifération microbienne.
Le vinaigre de cidre, utilisé en rinçage, aide à rééquilibrer le pH du cuir chevelu.
Le gel d’aloe vera, apaisant et hydratant.
Attention cependant à ne pas multiplier les soins : un excès de produits, même naturels, peut étouffer la peau et empirer le problème. Le maître mot est régularité.
La prévention passe par une hygiène capillaire équilibrée
Pour prévenir les rechutes, il est essentiel d’adopter une routine capillaire saine :
Espacer les lavages pour laisser respirer le cuir chevelu.
Éviter les produits coiffants trop gras ou les sprays contenant de l’alcool.
Rincer soigneusement les cheveux après chaque shampooing.
Maintenir une alimentation riche en vitamines B, zinc et oméga-3, qui renforcent la peau et les cheveux.
Et surtout, apprendre à gérer le stress, souvent déclencheur ou aggravant.
Les dermatologues rappellent que les pellicules ne disparaissent pas toujours définitivement, mais peuvent être contrôlées sur le long terme par des gestes simples et réguliers.