En France comme ailleurs, la question de la température intérieure est devenue centrale. Avec la hausse du prix de l’énergie, l’urgence écologique et les recommandations de santé publique, savoir régler correctement le thermostat n’est plus un détail, mais un véritable enjeu. Faut-il chauffer autant dans la chambre que dans le salon ? Quelle température garantit confort, sommeil réparateur et économies d’énergie ?
Les autorités sanitaires et environnementales rappellent que le chauffage représente environ 60 % de la consommation énergétique des foyers. Trouver la juste température dans chaque pièce permet donc d’allier confort quotidien, préservation de la santé et réduction de l’empreinte écologique. Mais au-delà des chiffres, il s’agit aussi d’un art de vivre, qui diffère selon les âges, les saisons et les habitudes familiales.
Les recommandations officielles et leurs bienfaits
Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), chaque pièce de la maison ne devrait pas être chauffée de la même manière :
Le salon et les pièces de vie : autour de 19 à 20 °C, température considérée comme confortable pour des activités calmes tout en limitant la dépense énergétique.
La chambre à coucher : entre 16 et 18 °C pour favoriser un sommeil réparateur. Des températures trop élevées perturbent le rythme circadien et réduisent la qualité du repos.
La salle de bain : environ 22 °C le temps de l’utilisation, pour éviter le choc thermique à la sortie de la douche.
La cuisine : autour de 18 °C, car les appareils de cuisson contribuent déjà à réchauffer la pièce.
Les couloirs, buanderies et pièces peu fréquentées : 16 °C suffisent largement.
Au-delà du confort immédiat, respecter ces repères a des effets concrets sur la santé : limiter la propagation des virus hivernaux (qui se développent davantage dans l’air sec et surchauffé), réduire les risques d’allergies liés aux acariens (qui prolifèrent à plus de 20 °C), et éviter la déshydratation cutanée.
Enfin, baisser la température d’un seul degré permet d’économiser 7 % sur la facture énergétique annuelle. Autant dire que la régulation thermique est aussi un levier économique et écologique puissant.
Adapter les températures aux besoins et aux profils
Si les recommandations générales sont utiles, elles doivent être modulées selon le mode de vie et les occupants.
Pour les enfants et les bébés, la température de la chambre doit être stable, autour de 18 à 19 °C, afin de limiter les risques liés à une chaleur excessive (notamment la mort subite du nourrisson).
Pour les personnes âgées, plus sensibles au froid, on conseille souvent 20 à 21 °C dans les pièces de vie, tout en veillant à l’humidité de l’air pour éviter les muqueuses sèches.
Pour les travailleurs à domicile, un compromis doit être trouvé entre confort et vigilance énergétique : prévoir un chauffage localisé (radiateur d’appoint, plaids, tapis) plutôt que de surchauffer tout le logement.
D’autres paramètres influencent la régulation thermique : l’isolation du logement, la qualité de la ventilation, ou encore la saison. En été, la problématique s’inverse : maintenir la maison au-dessous de 26 °C devient un objectif pour préserver le confort et prévenir les coups de chaleur.
Il existe aussi des solutions technologiques pour mieux gérer la température : thermostats connectés, programmation par zone, capteurs d’humidité. Ces outils permettent de personnaliser le chauffage pièce par pièce et d’optimiser la consommation sans sacrifier le bien-être.
La température idéale dans les pièces n’est pas une donnée universelle, mais un équilibre à trouver entre recommandations scientifiques, contraintes énergétiques et préférences personnelles. Le salon à 19 °C, la chambre à 17 °C, la salle de bain à 22 °C… Ces repères constituent une base, mais chaque foyer doit les ajuster selon son mode de vie, sa composition familiale et son logement.
Au-delà des chiffres, adopter de bonnes pratiques – aérer régulièrement, contrôler l’humidité, éviter les surchauffes – participe à un confort durable. En temps de crise énergétique et climatique, bien régler son chauffage devient plus qu’une question de confort : un geste de responsabilité collective.