Tous les sucres ne se valent pas. C’est la conclusion alarmante d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Lund, en Suède, qui soulève une question essentielle pour la santé publique : faut-il redouter davantage les sodas que les sucreries ?
Une étude qui change la donne
L’étude suédoise, publiée dans la revue Frontiers , s’intéresse à trois grandes catégories de sucres : les garnitures comme le miel, les friandises (pâtisseries, bonbons) et les boissons sucrées. L’objectif ? Comprendre l’impact de ces formes de sucres sur le développement des maladies cardiovasculaires , première cause de mortalité en Europe.
Les résultats sont sans appel. Une consommation excessive de boissons sucrées — comme les sodas, les boissons aux fruits sucrés (hors jus purs) — multiplie les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), d’insuffisance cardiaque et de fibrillation auriculaire . En clair, boire plusieurs verres de sodas par semaine affecte directement la santé cardiovasculaire et pourrait causer des conséquences irréversibles.
L’explication principale réside dans la nature même du sucre liquide . Selon Suzanne Janzi, chercheuse principale de l’étude, ce type de sucre ne rassasie pas comme le sucre solide. « Cela peut conduire à une surconsommation inconsciente , puisqu’une boisson sucrée passe plus facilement qu’une pâtisserie précise »,-t-elle. Une bouteille de soda devient alors un réflexe quotidien, parfois banalisé, contrairement à une part de gâteau souvent réservée aux occasions spéciales.
Une consommation ancrée dans le quotidien
La distinction entre sucre solide et liquide est cruciale. Le sucre liquide, présent dans les boissons, est rapidement absorbé par l’organisme, provoquant des pics de glycémie répétées. À long terme, ces variations impactent gravement le système cardiovasculaire et peuvent conduire à l’apparition de maladies chroniques.
Ce constat est d’autant plus inquiétant que les boissons sucrées font partie intégrante du quotidien . Elles s’invitent sur les tables, dans les déjeuners pris sur le pouce, dans les goûters des enfants ou comme rafraîchissement en journée. En comparaison, les sucreries — bonbons, pâtisseries — sont généralement consommées de manière plus occasionnelle, ce qui limite leur impact.
Plus surprenant encore, les chercheurs ont constaté que les personnes consommant modérément des friandises présentaient un risque cardiovasculaire plus faible que celles qui n’en mangeaient jamais. Mais attention à l’interprétation : « Une absence totale de sucre peut aussi être le signe de problèmes de santé préexistants imposant un régime strict », nuancent les auteurs.
Une alerte universelle
Si les conclusions de l’étude concernent une population suédoise, notamment marquée par la tradition du Fika — des pauses régulières autour du café et de la pâtisserie —, le message dépasse largement les frontières. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) recommande déjà de ne pas dépasser un verre de boisson sucrée par jour et d’ éviter plus de 100 grammes de sucre total par jour .
En revanche, ce signal d’alerte ne signifie pas qu’il faille se priver totalement de sucre. L’étude propose plutôt une approche plus équilibrée et réfléchie : limiter drastiquement les boissons sucrées, tout en s’accordant des plaisirs occasionnels. Car dans un monde où les maladies cardiovasculaires continuent de tuer des millions de personnes chaque année , surveillez ce que l’on boit peut sauver des vies.
En somme, un soda quotidien paraît anodin, mais ses conséquences pour la santé cardiaque sont bien réelles. Face à cette réalité, réduire sa consommation de boissons sucrées n’est pas un simple choix diététique : c’est une nécessité vitale .